De la photo, mais pas que. De Lucien Clergue à David LaChapelle, la riche collection photographique constituée par David Arendt se dessine également à travers ses peintures, sculptures et installations. Autant de témoignages qui racontent comment le goût éclectique du collectionneur s’est forgé tout au long d’une carrière menée tambour battant de la vice-présidence de Merrill Lynch à la Banque Générale du Luxembourg, en passant par le port-franc du même pays qu’il a cofondé en 2014.
« Au début des années 90, je travaillais dur dans une banque d’investissement à New York et je ne profitais pas du beau loft que j’avais sur la 21e rue, confie l’ancien directeur général du Freeeport. Un ami galeriste m’a proposé d’y accrocher des œuvres. En contrepartie, il invitait des clients pour leur monter les pièces exposées et leur offrir un verre de vin. L’idée m’a plu. Lorsque j’ai été affecté à Londres, j’ai acheté presque tout ce qui était accroché à mes murs et c’est ainsi que ma collection a démarré. » Là-bas, il l’enrichit avec des peintres contemporains anglais, mais aussi des artistes russes des années 50 et 60. « Depuis, je ne me suis jamais arrêté ».
À tel point que désormais, il lui faut pousser les murs. Ceux de son domicile, de son aveu, n’ont plus de place. « La majorité de mes œuvres se trouvaient chez un dépositaire où elles étaient emballées, je ne savais même plus ce que j’avais ! Mon challenge actuel serait de faire un bel inventaire de ce que je possède. » C’est ainsi que depuis peu, la majorité de ses œuvres se sont retrouvées… dans la cave de sa sœur : « Elle habite à côté de chez moi et elle avait de la place. Je l’ai transformée en un dépôt assez sophistiqué avec des grillages coulissants conçus par une société spécialisée allemande qui travaille principalement pour les musées. »
Ce dépôt quelque peu atypique n’est qu’une étape : « Les œuvres doivent être montrées ; or je ne le fais pas assez. » C’est ainsi que David Arendt s’est attelé à la restauration d’une maison au Luxembourg dont il souhaiterait transformer le grenier en centre d’art ouvert « aux amis ». « C’est un projet de très longue haleine, rien que pour obtenir les permis, j’ai bataillé pendant deux ans ! Mais je devrais enfin pouvoir déménager début 2022. Je demanderai à un curateur de m’assister pour choisir les œuvres qui lui conviennent, chez moi ou au dépôt. » Sans doute, sa bibliothèque y trouvera une place de choix. Car cet ensemble de 1.500 ouvrages, principalement des livres d’art, raconte, lui aussi, toute une vie d’amitié avec les artistes qu’il collectionne.