On dit que le français est la langue de l’amour, mais pour Hyun Joung Lee, c’est surtout la langue qui l’a convaincue de prolonger son séjour bien au-delà des six mois initialement prévus en France. Venue de Corée, Hyun Joung Lee a découvert la création de bijoux lors d’une formation sur place, marquant ainsi le début de son parcours artistique. Pendant plus de quinze ans, elle a conçu des pièces de joaillerie conceptuelle tout en participant à des expositions contemporaines. Malgré son succès dans cet univers, sa passion pour la peinture n’a jamais faibli. Longtemps, ses œuvres picturales sont restées privées, sans jamais être exposées au public.
C’est en 2013 qu’un tournant s’opère. Hyun Joung Lee a alors l’opportunité de présenter deux peintures aux côtés de ses bijoux au Palais de Tokyo. Ce moment a été une véritable révélation. « Deux personnes sont tombées amoureuses de mes tableaux, cela m’a donné le courage de les exposer, » confie-t-elle. Encouragée par cette reconnaissance, elle décide de poursuivre dans cette voie, et bientôt, ses peintures trouvent preneurs. « Juste après le Palais de Tokyo, trois personnes sont venues et chacune a acheté une œuvre. C’était la première fois que je vendais mon travail artistique. »
Le chemin de Hyun Joung Lee n’a pas toujours été simple, mais sa passion l’a constamment portée. « Ce n’était pas facile, mais quand j’étais dans le processus, je ne voyais pas ça comme une lutte. Chaque jour, une nouvelle opportunité se présentait : un client, un galeriste ou un organisateur d’exposition. » Elle commence alors à voyager, exposant son art en Chine, en Allemagne ou en Belgique. Au fil des ans, Hyun Joung Lee se voit offrir de nouvelles opportunités et obtient des représentations en galerie, ce qui lui permet de créer l’art qu’elle avait toujours rêvé de réaliser. À cette époque, elle n’avait même pas d’atelier et entreposait ses peintures où elle le pouvait. Malgré ces contraintes, elle persévère.
En 2018, un nouveau chapitre s’ouvre pour Hyun Joung Lee lorsqu’elle rencontre Florian Araïb, propriétaire belge de la Galerie Sept. Il la contacte après avoir découvert son blog en ligne, alors qu’elle n’avait ni site web ni présence sur les réseaux sociaux. Florian Araïb l’invite à apporter cinq tableaux dans sa galerie récemment ouverte dans le quartier du Sablon. Ce fut le début d’une collaboration durable.
Aujourd’hui, le travail de Hyun Joung Lee continue d’évoluer. Elle explore de nouvelles voies dans son art et souhaite se tourner vers des installations, un domaine qu’elle avait déjà expérimenté en Corée. Cependant, les foires et les expositions n’ont pas encore permis de lui offrir le temps ou l’espace nécessaires pour réaliser ces projets ambitieux. Avec son galeriste, elle cherche actuellement un lieu pour concrétiser ses installations. « C’est super de vendre, mais il faut aussi prendre le temps de réaliser les projets que j’ai en tête, » affirme-t-elle. Alors que sa carrière continue de s’épanouir, Hyun Joung Lee reste curieuse face au chemin qu’il lui reste à parcourir. Qui sait ce que l’avenir lui réserve !