Plasticienne, sculptrice, performeuse, cinéaste… Els Dietvorst expérimente, croise les pratiques, triture les frontières entre l’art et le social. Inclassable, mais vivifiant, son travail atypique qui explore aussi bien la migration, le racisme que le changement climatique est salué par la critique internationale depuis les années 90.
En 2021, sa pratique singulière a d’ailleurs été récompensée par le Belgian Art Prize, un prix réputé, valorisant les artistes belges ou vivants en Belgique pour qui « l’art est un mode d’expression indispensable pour penser le monde dans lequel nous vivons ». Els Dietvorst a ainsi été acclamée pour « le caractère indépendant et la transversalité de sa pratique » par un jury prestigieux composé d’Hilde Teerlinck, commissaire du Pavillon Belge à la Biennale de Venise 2022, de Joost Declercq, coordinateur artistique de Mu.Zee, de la critique d’art Anne Pontegnie et des collectionneurs Olivier Gevart et Joost Vanhaerents. Que du beau monde!
Dans la foulée de ce prix, deux institutions bruxelloises majeures, Bozar et la CENTRALE for contemporary art, lui consacrent en 2022 une double exposition intitulée « This is what you came for ». Deux lieux que l’artiste considère comme « des lieux de rencontres » plutôt que comme des lieux d’expositions où l’on découvre notamment les œuvres réalisées avec son nouveau collectif, The BARЯA MOVEMENT.
Car la collaboration, le tissage de liens sociaux, l’inspiration mutuelle sont au cœur de sa démarche. « Je veux rechercher comment les artistes peuvent devenir des acteurs et des actrices indépendants au sein et à l’origine de processus sociaux, comment ils et elles deviennent des partenaires de la vie réelle », dit cette artiste inclassable née en 1964 à Kapellen qui est partie vivre en Irlande il y a une douzaine d’années pour y élever des moutons au bord de la mer. « L’interaction entre l’artiste et le contexte social, entre l’art et l’environnement extra-artistique, a donné naissance à une nouvelle forme d’art : l’art contextuel. » Une ode à la beauté et à la fragilité du monde. Et des hommes qui l’habitent.