Interpol misait déjà sur la high-tech pour traquer les trafiquants d’œuvres d’art sur les réseaux. Désormais, l’organisation internationale de police criminelle table sur l’intelligence artificielle pour identifier plus rapidement les biens culturels volés grâce à une appli qui s’installe en quelques secondes sur un smartphone.
Baptisée ID-Art, l’application lancée en juin dernier permet d’interroger en temps réel la base d’Interpol, soit près de 52.000 œuvres d’art enregistrées comme volées. Policiers et douaniers, marchands d’art et collectionneurs, mais aussi simples amateurs… Il suffira de dégainer son smartphone pour vérifier le statut d’une œuvre d’art. Une manière rapide, pratique et surtout massive pour faire remonter des informations auprès des autorités de surveillance du patrimoine. « Depuis quelques années, nous assistons à un pillage sans précédent, par les terroristes, du patrimoine culturel de pays en proie à un conflit armé ou à une épuration culturelle, où ces pratiques sont le fait de réseaux organisés », déclarait le Secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock, à l’occasion du lancement d’ID-Art.
L’UNESCO, le Conseil international des musées (ICOM)… Tous se félicitent de ce nouvel outil high tech et de sa prise en main aisée. « En facilitant l’accès sur appareil mobile à sa base de données sur les œuvres d’art volées […], Interpol met à la disposition des professionnels des musées comme du grand public un outil innovant et très utile pour protéger le patrimoine menacé », déclarait en juin dernier Alberto Garlandini, le Président de l’ICOM.
La technologie employée fait appel à un logiciel de reconnaissance d’images. Pour effectuer des recherches dans la base de données, l’utilisateur peut soit prendre ou téléverser une photo, soit saisir des critères de recherche. En préventif, l’appli permet également de créer des catalogues. Collectionneurs et musées peuvent ainsi enregistrer leurs œuvres, ce qui, en cas de vol, permet de retrouver plus facilement la trace des objets dérobés. Enfin, ID-Art permet de documenter l’état de sites archéologiques ou de monuments menacés. Autant d’éléments de preuve qui pourront être utilisés en cas de pillage ou de destruction.
ID-Art aurait déjà commencé à faire ses preuves. En Italie, les Carabiniers ont pu identifier deux statues dérobées qui avaient été mises en vente sur une plateforme commerciale, tandis qu’aux Pays-Bas, ID-Art a mis la police sur la trace de deux tableaux volés.
À noter : l’application ID-Art peut être téléchargée gratuitement depuis le Play Store de Google ou l’App Store d’Apple.