Passionnée d’art et collectionneuse, Catherine Bollini préside la Société des Amis du FRAC Sud — anciennement FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Marseillaise d’adoption depuis plus de quarante ans, Catherine Bollini confie être tombée « dans la marmite de l’art » dès son plus jeune âge. Lors d’un séjour linguistique à Florence pour parfaire son italien, la jeune fille d’alors quinze ans découvre le musée des Offices. Une révélation. « J’ai littéralement fait une crise de mysticisme devant Fra Angelico, se rappelle-t-elle. Du coup, j’y suis retrouvée tous les jours, car c’est difficile à croire, mais à l’époque, il n’y avait pas la queue devant le musée et les salles étaient vides. »
Cette passion naissante pour les Primitifs italiens trouve un nouvel écho quelques années plus tard alors qu’elle habite Paris et visite régulièrement le Louvre pour se plonger dans les œuvres des Maîtres Anciens. Son goût pour l’art moderne se forge à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence où habitaient ses grands-parents ainsi qu’à la foire de Bâle qu’elle arpente avec des amis, « un moment incroyable pour l’art moderne ».
Au décès de son père, son époux lui conseille d’acheter des œuvres d’art plutôt que d’investir dans des placements financiers. « J’ai tout de suite trouvé que c’était une bonne idée. J’ai commencé à acheter des œuvres et j’ai rencontré des galeries absolument formidables, comme la galerie Le Minotaure rue des Beaux-Arts à Paris et la galerie Karsten Greve qui m’ont vraiment appris énormément. Ma collection a démarré ainsi. Aujourd’hui j’achète plutôt des jeunes artiste émergents à des galeries marseillaises qui font un véritable travail d’accompagnement des artistes qu’elles découvrent, comme la galerie Invisible pour le dessin la peinture ou la galerie Nendo, pour la céramique. »
Le lien avec le FRAC PACA se tisse avec l’inauguration du nouveau bâtiment signé par l’architecte japonais Kengo Kuma en 2013.
« J’ai prêté une œuvre pour l’une des premières expositions du nouveau FRAC de Marseille. Et là, son directeur m’a demandé si je ne voulais pas créer une association d’Amis. Je n’avais jamais présidé quoi que ce soit, mais il m’a convaincue. J’ai un peu pris comme un défi de recruter des personnes qui ne connaissaient pas l’art contemporain mais qui ne demandaient qu’à découvrir et d’avoir des cotisations basses mais qui, avec la participation aux visites, permettraient de soutenir plus qu’honorablement le FRAC », confie-t-elle, « et depuis près dix ans, c’est une association qui marche bien. » En effet, créée en février 2014, la Société des Amis du FRAC Sud – Cité de l’art contemporain compte aujourd’hui autour de 200 membres. L’association a choisi de relayer les missions du FRAC notamment « l’initiation et la meilleure connaissance de l’art contemporain » par l’organisation de visites exclusivement avec des artistes, des commissaires d’expo et des directeurs d’institutions qui lui accordent très volontiers leur temps. « Nous avons aussi organisé des cours d’art contemporain. Notre soutien financier au FRAC porte sur l’acquisition d’œuvres, la restauration de pièces de la collection. Car les FRAC sont un particularisme français. Lancés en 1982 dans le cadre de la politique culturelle de décentralisation initiée par Jack Lang, ces Fonds Régionaux d’Art Contemporain ont pour missions d’enrichir les collections publiques et de soutenir la création artistique régionale.
Aujourd’hui âgée de 75 ans, Catherine Bollini fait partie des membres invités du comité technique d’acquisition du FRAC Sud, ce qui lui permet de relayer le bon fonctionnement de ce comité. Nous touchons un public plus large que celui de la région avec une infolettre envoyée à plus de 1.500 personnes. Je fais un peu office d’ambassadrice de l’art contemporain de la région en montrant sa qualité et sa diversité. Quand je rencontre certaines personnes destinataires de cette lettre en France, en Suisse, en Belgique ou ailleurs, elles m’appellent souvent “Madame FRAC”… »