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C’est un véritable plébiscite. Réélue avec 95,8 % des voix, Marion Papillon a été confirmée à la présidence du Comité Professionnel des Galeries d’Art le 30 janvier dernier pour un nouveau mandat de trois ans. Et la galeriste a du pain sur la planche. De batailles juridiques en campagnes de défense de la profession, Marion Papillon prend depuis huit ans son bâton de pèlerin pour plaider la cause de ses pairs auprès des pouvoirs publics et des politiques.

 

Fondé en 1947, le CPGA représente aujourd’hui pas moins de 320 établissements en France. Pour ceux qui trouveraient la sélection un peu trop parisianiste, la présidente réélue a un argument de poids : « Un tiers de nos galeries sont en effet situées dans le Grand Paris, mais notre activité est beaucoup plus globale, puisqu’elles travaillent toutes avec des centres d’art, des musées et des artistes en région. Elles contribuent à un déploiement de la culture et de l’art moderne et contemporain sur l’ensemble du territoire national, c’est un écosystème bien plus large. »

Organisation d’événements et de prix, études sectorielles, réseautage… Plus de 70 ans après la création du CPGA, ses missions ont évolué, notamment dans l’élaboration des réglementations du marché de l’art et la communication autour de la profession, comme l’explique Marion Papillon : « Au fur et à mesure, nos missions se sont renforcées et élargies. Il s’agit toujours de défendre des intérêts communs et de représenter les galeries dans différentes instances, mais nous engageons de plus en plus d’actions de soutien à l’international. Nous avons aussi une mission de conseil juridique, car nous avons une réelle expertise sur ces questions. Et puis, nous effectuons un important travail de valorisation. Par exemple, nous allons prochainement publier un ouvrage sur l’histoire des galeries. » C’est ainsi que le CPGA multiplie ses actions en faveur de la création artistique comme le prix « Étant donnés », monté en partenariat avec la Villa Albertine et décerné pendant la prestigieuse foire d’art contemporain Art Basel Miami Beach. Ou encore le Paris Gallery Weekend, un rendez-vous annuel rassemblant 95 galeries et 245 artistes se déroulant cette année du 26 au 28 mai.

« Chaque année, des sujets prioritaires tombent, constate la présidente. Pendant deux ans, nous nous sommes battus pour que la déduction spéciale en faveur de l’achat d’œuvres d’artistes vivants par les entreprises soit prolongée. Nous avons obtenu gain de cause provisoirement, puisque la fin de la mesure a été prorogée jusqu’en 2025, mais nous allons continuer de nous battre pour démontrer à Bercy que c’est un dispositif qui fonctionne. » Un nouveau sujet fiscal épineux vient de tomber sur le bureau de la présidente : la directive européenne visant à harmoniser les taux de TVA, qui aurait pour effet de remettre en cause la TVA réduite appliquée aux œuvres des artistes vivants. « La transposition de cette directive en droit français devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2025. Elle pourrait mettre en péril notre équilibre fiscal et risque d’avoir des effets considérables pour la compétitivité du marché de l’art français. » Une manière pour le CPGA de défendre l’exception culturelle à la française.

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