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Leur collection est à l’image de leur vie. De Bruxelles à New York, de Milan à Paris, Giuliana et Tommaso Setari œuvrent depuis une quarantaine d’années pour la reconnaissance internationale des artistes qu’ils aiment et collectionnent. Des Italiens, bien entendu, Carla Accardi, Luciano Fabro, Ettore Spalletti ou encore Michelangelo Pistoletto — Giuliana Setari préside d’ailleurs sa fondation, la Cittadellarte Fondazione Pistoletto de Biella. Mais aussi un florilège d’œuvres de Sol Lewitt, Thierry de Cordier, Bertrand Lavier, Jan Fabre, Franz West, Gerhard Richter — leur premier achat fut d’ailleurs une Abstract Painting de ce dernier.

Giuliana et Tommaso Setari

Ce couple de collectionneurs italiens s’est rencontré à Bruxelles. « L’idée de collectionner est née spontanément entre nous, se souvient Giuliana Setari Carusi. L’amour de l’art et l’amour tout court nous ont liés toute notre vie. » Lorsqu’ils déménagent à New York à la fin des années 70, le terrain est propice à la découverte des artistes européens. C’est ainsi qu’ils collaborent à des projets d’exposition et font la promotion des artistes italiens dans les grandes institutions new-yorkaises : le Guggenheim, P.S. 1, le Met. « Le début des années 80 a été une période cruciale pour les artistes italiens aux États-Unis, notamment avec l’Arte Povera, mais pas seulement, poursuit-elle. Nous avons fréquenté, accueilli et suivi tous ces artistes. Une familiarité s’est également installée avec ces grandes institutions que nous soutenons encore aujourd’hui. »

Collection Setari

Au fil des ans, le couple constitue une collection très personnelle et singulière que les musées du monde entier s’arrachent. « S’occuper des prêts est une activité constante qui représente davantage de travail que l’on imagine », confie Giuliana Setari Carusi. « Nous avons fait des prêts à Pompidou, à la Tate, à la Maison Rouge d’Antoine de Galbert. Je suis actuellement en contact avec le BAL et le Jeu de Paume pour une grande exposition sur l’Arte Povera en octobre. C’est un véritable travail auquel je me livre avec beaucoup de passion », explique la collectionneuse qui a déjà fait plusieurs donations au Centre Pompidou.

Indépendamment de la collection qu’elle a bâtie « main dans la main » avec son mari, Giuliana Setari Carusi a fondé en 2001 la Dena Foundation for Contemporary Art entre New York et Paris pour renforcer la reconnaissance de la scène émergente italienne, notamment via des résidences d’artistes et de curateurs au centre international d’accueil et d’échanges des Récollets. « L’art est une découverte continue, une fidélité envers les artistes. Michelangelo Pistoletto parle de la responsabilité de l’art dans la société. Collectionner est aussi une responsabilité. »

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