Chaque année à la fin du mois de janvier, la station de ski du Val de Bagnes accueille artistes et penseurs pour deux jours de réflexions sur la place de l’art dans nos sociétés.
« J’ai longtemps habité Londres. Après une année de reconversion avec Christie’s Education où j’ai rencontré de nombreux collectionneurs, je suis venue m’installer à Verbier, comptant rester pour six mois. L’idée de l’événement a germé des discussions avec ces passionnés d’art » explique la fondatrice du Verbier Art Summit, Anneliek Sijbrandij.
« Mais je n’en pouvais plus des discussions qu’on entend tout le temps dans le business de l’art. Ici on montre le cerveau des artistes. Je suis persuadée que l’art et les artistes ont un rôle essentiel dans la lutte pour le bien-être de tous. »
Initié avec Beatrix Ruf en 2017, chaque sommet se penche sur une problématique nouvelle et invite un commissaire différent à amener sa patte. Les débats donnent ensuite lieu à un compte-rendu sous forme d’ouvrage qui est diffusé dans les librairies des plus grands musées.
La première édition s’intéressait à la croissance et la décroissance des musées quand l’année suivante, Daniel Birnbaum du Moderna Museet de Stockholm étudiait l’impact de la technologie sur la création.
En 2019, Jochen Volz de la Pinacothèque de São Paulo se penchait sur les interactions entre l’art et la politique.
Le sommet de l’année dernière évoquait l’écologie sous l’égide de Jessica Morgan de la Fondation Dia.
Le programme de 2021 a évidemment été perturbé par le Covid. « Philip Tinari de l’UCCA à Pékin devait être le prochain commissaire. Malheureusement, nous avons dû reporter son programme et choisi d’approfondir les thématiques de Jessica Morgan, car pour moi la crise écologique est aussi une crise culturelle » indique l’ancienne avocate à la tête d’une équipe de cinq personnes.
Fort heureusement, une plateforme digitale était déjà en développement et les débats enregistrés sont retransmis à travers le monde.
« Nous voulons adresser les personnes qui normalement n’interagissent pas avec l’art. Il nous faut parler aux jeunes, aux plus petites communautés, peut-être à travers des mini-summits. » Une ambition au sommet !