Depuis 2015 et la mise en place au niveau européen de directives de plus en plus strictes autour des acteurs du marché de l’art, un groupe de réflexion basé à Genève cherche à les accompagner dans la prise de conscience des nouveaux risques et la définition des meilleures pratiques pour lutter contre les abus.
Le Responsible Art Market (RAM), donne traditionnellement une restitution des travaux de l’année sous forme de conférence au moment d’artgenève.
« Nous avons dès le début voulu être représentatif de l’ensemble du marché. C’est pour cela que nous avons invité aussi bien Christie’s – dont les mécanismes de vérification sont pratique courante –, que des petites galeries qui pourraient s’en inspirer et en bénéficier » explique Anne-Laure Bandle, fondatrice du RAM et par ailleurs directrice de la Fondation pour le Droit de l’Art.
« Nous ne sommes pas des donneurs de leçons. Il s’agit de répondre aux exigences légales tout en étant compatible avec la réalité du marché. »
Organisé en task forces, le RAM travaille sur différentes thématiques spécifiques du marché de l’art : l’expertise, la lutte contre le trafic d’œuvres ou le blanchiment d’argent, la gestion des questions de conflit d’intérêt, etc.
« Il y a désormais un peu plus d’un an, nous avons commencé à localiser notre approche avec la mise en place de comités régionaux qui produisent des versions adaptées de nos guides » explique l’avocate. « Cela nourrit et approfondit notre réflexion sur certaines problématiques qui ont une résonnance particulière pour certains territoires, comme le Brexit au Royaume-Uni par exemple. »
Cause Covid, la conférence sera digitale en 2021 et les débats porteront nécessairement sur la numérisation du marché de l’art. « Le basculement en ligne des transactions a de nombreuses implications.
Les acteurs – notamment en Europe – se retrouvent soumis aux règles de protection des consommateurs, comme le droit de rétractation. La protection des données utilisateurs est aussi un sujet important. Tout comme la complexité accrue de réaliser une due diligence sur les acheteurs quand on ne les rencontre jamais… » Tout un programme.