Il est sans doute le plus grand artiste espagnol contemporain vivant, en tout cas le plus emblématique. À 78 ans, Manolo Valdés est au sommet de son art et, jusqu’au 15 janvier 2021 s’expose en long, en large et en hauteur sur l’une des plus prestigieuses artères parisiennes : l’avenue George V.
« Je crois qu’il est parfois plus simple de travailler sur de grandes œuvres plutôt que sur des petites, elles ont plus de pouvoir », aime à dire le plasticien multi-médium, dont la carrière de plus d’un demi-siècle s’est orientée ces dernières années vers la sculpture monumentale.
Pour sa troisième grande exposition urbaine dans la capitale française en quinze ans, après les jardins du Palais-Royal en 2005 et la place Vendôme en 2016, Valdés donne à voir ici dix statues grand format caractéristiques des thèmes qu’il affectionne – les muses, la féminité, les références aux œuvres des maîtres classiques et modernes –, mais également son appétit insatiable pour le travail sur de nouvelles matières, en l’occurrence l’aluminium, l’acier inoxydable et la résine colorée, dont sont désormais faites ses iconiques Ménines empruntées à son compatriote Vélasquez.
Plusieurs pièces exposées pour ce solo show à ciel ouvert mesure plus de quatre mètres de haut et près de six mètres d’envergure. « Certaines œuvres présentées ici sont de véritables prouesses techniques, assure David Castañer, spécialiste de Manolo Valdés. Ses formes rondes et horizontales prennent place naturellement dans les avenues et les squares car elles brisent la rectitude des artères tracées et les verticales des bâtiments. »
Baptisée « Monumentales égéries », cette exposition intervient dans le cadre de la deuxième édition de « George V Monumental », une opération de promotion par l’art de l’avenue parisienne sur laquelle plusieurs grandes marques internationales du luxe et de la mode ont pignon. Le comité d’organisation présidé par l’homme d’affaires Rémy Makinadjian a établi cette année un partenariat avec le groupe Opera Gallery, qui représente l’artiste espagnol depuis le milieu des années 2010. Natif de Valence, où il a cofondé le groupe Equipo Crónica dans les années 1960, Manolo Valdés vit et travaille aujourd’hui entre New York et Madrid.