À la tête du groupe de boutiques de vêtements de marque fondé par ses parents dès 1986 en Belgique et au Luxembourg, Pascaline Smets dirige parallèlement, aux côtés de son frère Guillaume Smets, une galerie d’art contemporain, ouverte voilà cinq ans dans le centre de Bruxelles, rue de la Concorde, la Stems Gallery.
Cette diversification dans l’activité de la jeune femme n’a rien de vraiment étonnant, attendu que, depuis son arrivée au sein de l’entreprise familiale, elle n’a eu de cesse de lancer des passerelles entre la mode et l’art, en multipliant notamment les collaborations avec des artistes autour des lignes de vêtements et d’accessoires.
« J’ai cherché à donner une dimension plus culturelle à notre activité, même s’il y a toujours eu des ponts entre le monde de l’art et celui de la mode, explique Pascaline Smets. Il y a tout de même entre ces deux univers une différence de temporalité, l’art est plus pérenne, la mode plus éphémère. Le mélange des deux donne, selon moi, une dimension plus durable à la mode, plus importante. »
Si la directrice artistique de Smets ne feint pas d’ignorer le caractère finalement commercial de la démarche, elle aime à penser que cette ouverture culturelle lui donne un petit supplément d’âme. « Les clients des boutiques, et tout particulièrement les jeunes, peuvent pénétrer l’univers d’un artiste, à travers par exemple une série limitée de vêtements à laquelle a collaboré ce créateur, sans pour autant dépenser des sommes astronomiques. C’est une expérience qui n’est pas purement mercantile. »
Au sein de la Stems Gallery, Pascaline et son frère ne s’interdisent rien. « La signature de la galerie, ce sont des artistes émergents qui travaillent sur l’actualité et dont les œuvres, quel que soit le médium utilisé, peinture, sculpture, vidéo, performance au sens le plus large, seront toujours pertinentes dans vingt ans, cette signature doit être révélante par rapport à notre génération », précise celle qui, depuis toute petite, fréquente les musées et les foires d’art internationales sur les pas de ses parents et qui, comme eux, est devenue une collectionneuse avisée.
La Luxembourgeoise avait 22 ans quand elle a acquis sa première pièce à la galerie Jousse, à Paris : une photographie de Franck Perrin.
Jusqu’au 10 novembre, sa galerie bruxelloise propose « Anecdote », une exposition réunissant des œuvres de Susumu Kamijo, Misaki Kawai, Minami Kobayashi, Hiroya Kurata et Koichi Sato. L’ouverture, toujours.