Le Nouveau Musée National de Monaco (NMNM) s’apprête à changer de direction.
Marie-Claude Beaud, qui, depuis 2009, a largement contribué à son repositionnement autour de l’art contemporain, quittera ses fonctions le 30 mars et, à compter du 1er avril 2021, lui succédera à la tête de l’établissement monégasque l’historien de l’art Björn Dahlström.
Un tel changement est gage d’une certaine continuité, tant ces deux personnalités du monde de l’art et de la culture se connaissent bien. Leur rencontre remonte à une vingtaine d’années aux États-Unis au Watermill Center de l’artiste Bob Wilson. L’entente est immédiate, au point que Dahlström rejoint Marie-Claude Beaud à Luxembourg où elle est alors chargée de mettre sur orbite le musée d’Art moderne Grand-Duc Jean (Mudam).
Leur collaboration va durer près de sept ans, avant que sa carrière à lui l’emmène vers de nouvelles contrées, notamment au Maroc – dont il est natif –, aux côtés de Pierre Bergé, où il va prendre part à la création et au développement du musée berbère de Marrakech, puis du musée Yves Saint Laurent.
« Avec Marie-Claude, nous n’avions plus travaillé ensemble depuis treize ans, mais nous sommes toujours restés en contact, explique le futur directeur du NMNM, aujourd’hui âgé de 45 ans. Elle m’a d’ailleurs associé au travail de programmation qu’elle a fait au musée de Monaco, en me demandant d’intégrer son comité scientifique il y a 5 ans. »
La validation du choix du successeur de Marie-Claude Beaud par la famille princière n’a été qu’une formalité, et Björn Dahlström entend bien poursuivre dans le sillon tracé, à savoir la valorisation du fonds patrimonial monégasque (ballets, automates, etc.) à travers la création contemporaine.
« Je souhaite également travailler sur les nouveaux enjeux chers à la Principauté, notamment l’écologie », prévient cet historien d’art de formation, conscient de ne pas pouvoir imprimer sa marque dans la programmation avant plusieurs mois.
Mais aussi de devoir relever le challenge de la promotion muséale dans le contexte pour le moins incertain du coronavirus et d’une pandémie mondiale.
« Quel sera notre public, sachant que les déplacements sont limités ? Qu’allons-nous lui montrer et comment allons-nous le lui montrer ? C’est un contexte à la fois contraignant et stimulant, note encore Björn Dahlström. Il nous faut inventer autre chose. »