Créé il y a huit ans à l’initiative du gouvernement princier, le port-franc monégasque, baptisé Monaco Freeport, affiche complet depuis 2014 et devrait proposer une nouvelle structure de stockage des œuvres d’art d’ici deux ans.
La superficie, qui a déjà pratiquement doublé depuis son ouverture, atteint aujourd’hui 1.200 m². « Bien sûr, ce n’est en rien comparable avec les 50.000 m² proposés en Suisse, par exemple, mais notre but n’est pas d’être un entrepôt de stockage pour des collectionneurs passifs, explique Claude Valion, responsable de la société d’exploitation et de gestion des entrepôts de Monaco (Segem).
Ce qui nous intéresse, c’est d’avoir des marchandises en mouvement, des œuvres qui sortent pour des expertises, des restaurations, des salons ou des ventes aux enchères, sachant qu’à chaque vente à un résident communautaire, la principauté perçoit 5,5 % de TVA. »
La création de Monaco Freeport sur le modèle des ports-francs de Singapour, Hong Kong ou Genève, vise à promouvoir le Rocher en tant que destination artistique. « Les ventes aux enchères s’y sont beaucoup développées ces dernières années, et un salon comme artmonte-carlo tire également la qualité vers le haut », rappelle Claude Valion, qui fait en outre valoir que « 100% des marchandises » qui entrent dans les entrepôts monégasques sont contrôlées par les douanes. Et le directeur de la Segem d’insister : « Nous tenons une comptabilité en temps réel, il n’y a aucune opacité ! » L’avènement du port-franc a généré aussi une activité économique endogène dans la cité-État, avec la constitution d’un groupement d’entreprises pour l’emballage, le transport, l’assurance, l’expertise ou l’évaluation des œuvres.
« Ces opérateurs, qui représentent une vingtaine de métiers, sont essentiellement installés à Monaco, précise Claude Valion. Les transitaires, par exemple, sont tous monégasques, il est hors de question de laisser entrer dans le port-franc un transporteur que l’on ne connaîtrait pas. »