C’est une famille de conteurs nés. Les Remiche, père et fils, ont fait de leur passion pour l’histoire des cultures et des civilisations un métier. Internationalement acclamées, leurs expositions relatent aussi bien les aventures de Saint-Exupéry que les épopées des guerres mondiales, en passant par la (re-)découverte des trésors de Toutankhamon ou de l’armée de terre cuite du premier empereur de Chine. « En 1998, mon père a eu l’idée avec quelques personnes de créer un musée à Bruxelles autour de la construction européenne, qui s’appelle aujourd’hui le musée de l’Europe, » se souvient Raphaël Remiche, désormais directeur général chargé des projets et du développement de Tempora. Il précise : « Or, pour atteindre cet objectif, il fallait s’entourer de savoir-faire. C’est ainsi qu’est née Tempora. Une première exposition a été imaginée, “La Belle Europe”, mais le bâtiment qui allait abriter le musée n’existait pas encore, c’est pourquoi Tempora a commencé à développer d’autres projets pour des clients extérieurs et à répondre à des appels d’offres. Dans notre secteur, beaucoup de propositions culturelles sont portées par les pouvoirs publics. Par conséquent, peu d’acteurs 100 % privés sont positionnés sur ce segment. Nous avons créé la demande, en quelque sorte… »

Depuis plus de 25 ans, leur entreprise familiale désormais co-dirigée par Benoît Remiche et ses enfants, Marc et Raphaël, conçoit des expositions, monte des événements culturels, gère des musées en nom propre ou pour le compte de tiers, ayant pour dénominateur commun, la qualité de l’expérience visiteur. « Notre première constance est de nous mettre à la place du public. Comme nous faisons un métier d’accueil, notre succès repose sur le talent de l’équipe qui permet au visiteur de vivre une belle expérience. » La société compte aujourd’hui une centaine d’employés. Historiens de l’art, documentalistes, scénographes, ingénieurs, graphistes, installateurs, menuisiers… Tempora ressemble à une mosaïque de corps de métiers. « Lorsque l’on monte une exposition ou un musée, il faut avant tout créer un storytelling qui donne envie aux gens de la visiter et d’en parler autour d’eux, » ajoute Raphaël Remiche, en se félicitant du succès rencontré par le musée de Bastogne dont Tempora assure les opérations depuis 2012. Une immersion totale dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Les cultures populaires ne sont pas oubliées. Dotée d’un budget de 10 millions d’euros, la méga exposition sur Johnny Hallyday avait attiré près de 260.000 fans en Belgique et en France en 2024. Tempora a le flair pour les valeurs sûres et les sujets qui font mouche. À l’automne 2025, elle inaugurera l’exposition immersive « Pompeii » à Tour & Taxis pour « une plongée sensorielle captivante dans une civilisation fascinante et disparue. »

Aujourd’hui, Raphaël Remiche souhaite développer les activités internationales de Tempora, notamment grâce à l’itinérance d’expositions aux États-Unis, ainsi que la gestion de sites, principalement en Europe. Il dit : « L’objectif, dans les années à venir, est de consolider ce qu’on a développé en renforçant notre présence dans les territoires. On va plutôt se concentrer sur les lieux de distribution en France et en Belgique où l’on va vraiment vouloir travailler la programmation plutôt que de tenter d’aller ouvrir la Chine ou aux Émirats et autres. Il s’agit davantage d’une phase de concentration que de nouvelles expansions. » Un défi qui sera, là encore, relevé en famille.