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Anne-Sophie Dielen

Elle était, pour ainsi dire, prédestinée. Spécialiste des diamants rares et joaillière privée, Anne-Sophie Dielen est née à Anvers, capitale mondiale et historique du diamant, dans une famille de négociants en pierres précieuses. Rien d’étonnant à ce que cette jeune entrepreneuse — elle à moins de 30 ans — y ait fondé il y a un an et demi sa propre société de négoce, Dielen Diamonds, après de belles études dans plusieurs capitales européennes et à HEC. « J’ai toujours été attirée par l’industrie des diamants et mes études ont toujours plus ou moins toujours tourné autour de ce sujet, raconte-t-elle. Après mon master à HEC Paris, j’ai décidé de suivre des cours supplémentaires sur les diamants et de lancer mon entreprise dans leur commerce. »

Stuttgart, l’ambassade de Belgique à Madrid, l’Inde et son héritage millénaire des belles pierres… Anne-Sophie Dielen cultive le multiculturalisme. Nommée au concours Mercure HEC 2024, un prestigieux trophée remis depuis 1999 aux meilleurs entrepreneurs de la communauté internationale des alumni de la grande école de commerce française, elle travaille aujourd’hui à son compte pour des clients privés et des professionnels du monde entier, qui la missionnent pour partir à la recherche des gemmes les plus rares. Avec une vision singulière du diamant, qu’elle assimile à une œuvre d’art créée par la nature : « Je pense que les gens peuvent collectionner des diamants rares, de la même manière qu’ils peuvent collectionner des Klimt ou des Picasso. Souvent, ces pierres font partie de collections privées et sont restées au sein des familles depuis longtemps. Ces diamants sont off market et ne passent pas par les enchères. Tous les diamants ont une histoire à raconter. Certaines personnes le portent ou le gardent dans leur sac, parfois pendant des décennies. Mais je me dis, pourquoi ne pas l’exposer, dans une vitrine en verre comme on le fait avec une œuvre d’art ? Mon rôle, quelque part, est de leur trouver une nouvelle famille. »

Contrôlant elle-même l’ensemble du processus qualité de la pierre, elle n’hésite pas à aller livrer en mains propres ses précieuses gemmes à ses clients du monde entier : « Demain matin, je pars pour le Qatar afin d’amener un diamant de tiare qu’un client veut pour sa fête. En réalité, on fait appel à moi pour toutes sortes de requêtes différentes… » Ce métier de tact requiert discrétion et confidentialité comme l’explique Anne-Sophie Dielen : « Ce sont des valeurs centrales dans notre industrie. La clientèle se construit avec le temps, avec le bouche-à-oreille. Je suis encore jeune dans mon métier, mais je suis quelqu’un de sociable et j’ai rapidement bâti mon réseau. Le fait d’avoir vécu dans plusieurs pays, de côtoyer plusieurs cultures m’a sans doute aidé aussi. »

Dans ce monde encore très masculin — et souvent conservateur —, sa jeunesse et son talent font mouche. « L’un des grands défis est de trouver la pierre que personne ne connait, c’est une grande satisfaction personnelle », confie-t-elle. Et lorsqu’on lui demande ce qui la stimule le plus dans son métier, elle répond sans sourciller : « L’impossible ! »

 

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