Il s’appelle Cloud Seven et non, ce n’est pas un énième musée d’art privé qui s’apprête à ouvrir ses portes à Bruxelles. Cet ambitieux projet porté par le producteur de cinéma et collectionneur Frédéric de Goldschmidt est un espace hybride où s’emboîtent bureaux de co-working et espaces d’art, lofts pour touristes affairés et résidences privées, studio d’enregistrement et salle de projection. En bref, un savant mélange d’espaces publics et privés dont les 1.500 m2 habitent les sept étages d’un élégant bâtiment historique du quai du Commerce. « L’idée était de créer un lieu où des personnes qui viennent travailler en coworking quelques heures, quelques jours ou encore plusieurs mois puissent le faire en compagnie d’œuvres d’art dans un environnement créatif, explique Frédéric de Goldschmidt. Ça ne m’intéressait pas d’ouvrir un musée privé s’adressant à des gens déjà convaincus. Au contraire, l’idée est d’aiguiser la curiosité et de permettre à des gens de travailler dans un contexte plus stimulant. » Opérationnel en mars 2022, le Cloud Seven se veut « une alternative à la fois au télétravail et au travail de bureau, le tout au milieu d’œuvres d’art choisies », selon son fondateur.
Initié à l’art contemporain par sa grand-mère, Frédéric de Goldschmidt s’est mis à collectionner sur le tard. « Je n’ai réellement démarré ma collection qu’en 2008, avant, j’achetais quelques œuvres de-ci de-là, mais sans l’idée de constituer quelque chose. » Aujourd’hui dotée de plus de 300 œuvres, les débuts de sa collection ont été marqués par l’Arte Povera. «J’aimais cet esprit, ces matériaux humbles d’une beauté simple. De fil en aiguille, je me suis intéressé à de plus en plus de choses. » Le Cloud Seven présentera ainsi des artistes émergents dont le travail s’inscrit dans les mouvements artistiques des années 1960 et 1970, notamment le Zero Group, l’Arte Povera et l’art conceptuel et minimal dont les visiteurs ont eu un avant-goût lors d’une exposition d’avant-première. « C’est aussi mon rôle de participer à l’art d’aujourd’hui, d’être actif auprès des créateurs, d’être un soutien financier et de faire leur promotion grâce au fait que je vais maintenant pouvoir montrer leurs œuvres au public. » Avec son co-commissaire, mais aussi avec des curateurs invités, il variera les accrochages « sous le prisme de nouveaux regards. » Y compris ceux des coworkers du Cloud Seven. « J’aimerais que les artistes que j’expose stimulent la créativité des entrepreneurs et vice-versa. Le rôle et la qualité des artistes, c’est d’exprimer sous une forme sensible ce que d’autres exprimeront différemment et de permettre de voir le monde autrement. Et les entrepreneurs peuvent aider les artistes à être en prise avec le monde dans lequel ils vivent. J’aimerais créer cette osmose.»