C’était déjà l’un des hauts lieux de l’art conceptuel en Belgique. Le 24 juin 2021, un nouvel écrin accueillera les collections de la Fondation CAB à Saint-Paul-de-Vence où elle côtoiera en voisine sa prestigieuse aînée, la fondation Maeght.
Créée en 2012 à Bruxelles, cette fondation dédiée à l’art minimal et conceptuel défend des artistes qui possèdent une esthétique et une pratique artistique singulières à travers une programmation dynamique d’événements et expositions. « J’ai une vie très active, je suis passionné par le sport, le voyage et l’architecture, confie Hubert Bonnet, collectionneur à l’initiative de l’institution. Mon intérêt pour l’art minimal vient de l’épanouissement et du calme que ces œuvres me procurent. C’est aussi ma passion pour l’architecture qui m’a appris à aimer les œuvres simples, inspirantes et géométriques. Je me suis par la suite étendu à l’art conceptuel qui est très complémentaire. L’importance est mise sur l’idée et les concepts et la place de l’art comme art lui-même. »
C’est cette passion sans faille pour l’art conceptuel qui l’a poussé à créer un espace non lucratif ouvert aux artistes et au public. Avec un succès indéniable puisque quelque 32.000 visiteurs ont déjà poussé ses portes bruxelloises. « Quand je pense à l’art conceptuel, mon esprit se tourne immédiatement vers des artistes historiques tels que Kosuth, Lawrence Weiner, les protagonistes d’Art & Language. Je dirais qu’aujourd’hui nous sommes plus dans l’héritage de cet art, les artistes y font référence pour entamer des conversations sur des questions politiques et sociétales. Le concept est cependant toujours le même ! Il s’agit de stimuler l’esprit. »
Le nouvel espace à Saint-Paul-de-Vence, un bâtiment des années 1950 rénové par Charles Zana, présentera une partie de la collection de la fondation, des expositions thématiques et saisonnières ainsi que des artistes en résidence. « À Saint-Paul-de-Vence, la fondation aura pour mission de prolonger le travail de celle de Bruxelles, c’est-à-dire promouvoir, conserver, mais également stimuler la réflexion autour de l’art minimal et conceptuel, précise Hubert Bonnet. Pour cette année d’inauguration, nous avons décidé de créer un lien fort entre les deux sites. » Première exposition : « Structures of Radical Will » orchestrée par Béatrice Gross entre les espaces belges et français, les deux volets de cette proposition commune s’articulant intimement pour explorer « la physicalité mise en jeu par des formes et pratiques affiliées au minimalisme. Des œuvres différentes, quoi qu’apparentées, se font écho formant ainsi un pont symbolique et fort entre les deux sites de la Fondation CAB. »
« L’art aujourd’hui n’est pas fait pour être vu, entendu, touché, mais compris, réfléchi, interrogé : à la différence de l’art traditionnel qui suppose la perception du résultat, résume Hubert Bonnet. C’est ce que proposent la plupart du temps les artistes que nous accueillons en résidence, un temps de travail qui interroge la fonction et le statut de l’art en tant qu’objet matériel. »